« Je vais pas y arriver… » dit ton enfant avant même de s'y mettre.
Il est courant pour les enfants de rencontrer des obstacles et des appréhensions lorsqu'il s'agit de faire leurs devoirs. La peur de ne pas réussir ou de ne pas être à la hauteur peut être un facteur de stress important pour de nombreux enfants (et par la même occasion, des parents !). Voici quelques propositions pour soutenir ton enfant dans cette situation :
1. Créer un environnement de soutien
Les devoirs écrits sont interdits en France, tu le savais ?
Le mécanisme de remettre le cerveau à l’apprentissage en fin de journée est renforçateur en bien et en mal. Les enfants en réussite s’ennuient à faire des choses acquises mais renforcent leur assurance alors que les enfants en difficultés se remettent en situation d’échec devant les devoirs et mettent à mal leur travail d’intégration des nouvelles notions.
Si ton enfant a du mal à se mettre à ses devoirs par peur d’échouer, c’est important de prendre le temps de re-contextualiser : comment aider mon enfant avec ses devoirs ?
« Le travail à la maison c’est pour s’entraîner, c’est normal de se tromper, c’est naturel. »
2. Faire parler la peur, pour comprendre les enjeux
Le meilleur moyen de sortir d’un état, c’est d’y entrer.
Si ton enfant a peur, fais lui parler de sa peur. Cela va t’aider à mieux comprendre les enjeux derrière et cheminer vers des solutions.
Comment faire pour l’encourager à parler de sa peur ?
Utilise la reformulation empathique, soit une hypothèse de ce qui lui fait peur sous forme d’affirmation.
Parent : « Tu as peur de ne pas faire comme la maîtresse attend. »
Enfant : « Oui j’ai très très peur » (ou si ce n’est pas la bonne hypothèse, fais lui confiance il va te corriger et te dire sa peur !)
Parent : « Parle moi de cette peur, elle est grande comment ? Qu’est-ce qui va se passer si tu te trompe ? Qu’est ce que t’imagine ? »
Puis écoute ton enfant !
Plus il va parler, plus il va te livrer son mode d’emploi pour dépasser sa peur.
3. Reconnaître, valider et normaliser la peur
En fonction de la peur que t’aura livré ton enfant, il a besoin d’être rejoint.
Parent : « Oh oui, avec ce que tu me dis je comprends que tu aies peur, tout le monde aurait peur de ça. »
C’est la dernière étape avant d’aller à la solution, mais elle est importante. Pour lâcher la peur, elle a besoin d’être dite et reconnue.
NB : te rends-tu comptes qu’en classe les professeurs demandent souvent « qui a la réponse à cette question ? » valorisant les élèves ayant déjà compris la leçon, c’est très dur de poser une question quand on a pas encore compris. Pourtant c’est exactement ce dont aurait besoin la classe : que celui qui n’a pas compris lève la main et fasse bénéficier à tous les autres une nouvelle manière d’expliquer.
4. Co-construire une solution
Une fois que la peur a été explorée / racontée par l’enfant et reconnue / validée par toi tu peux proposer la co-construction de solutions.
Parent : « Maintenant que tu m’as parlé de ta peur et que tu as compris que les devoir c’était pour s’entraîner (avec droit à l’erreur). Comment tu veux faire ?
je reste avec toi ?
tu m’appelles quand tu as terminé ?
on regarde ensemble le 1er exercice ?
il y a plein de façons de faire. »
Laisse l’enfant proposer une solution ou en choisir une.
Ici l’enjeu c’est de lui redonner du pouvoir personnel.
5. Vérifier les classiques comment aider mon enfant avec ses devoirs ?
En parallèle tu peux aussi vérifier :
Les devoirs sont-ils faits au meilleur moment pour l’enfant et le parent qui l’accompagne (matin vs soir par exemple) ?
Les conditions sont-elles réunies pour que ça se passe bien : hydratation, faim, installation matérielle…
L’enfant a-t-il accès à au moins 2/3 outils de gestion du stress : respiration, planification, …
Tu veux aller plus loin ? Prenons RDV.
En conclusion, aider ton enfant à surmonter sa peur de ne pas réussir ses devoirs demande patience, compréhension et soutien. En insistant sur le fait que les devoirs sont une occasion d’apprendre et de se tromper (vs un examen ou un contrôle), en explorant la peur de l’enfant, en la validant et en cherchant ensemble comment reprendre du pouvoir dessus tu peux aider ton enfant à aborder ses devoirs avec plus de confiance et détermination. Et rappelle toi… ton expérience d’école aussi intense soit elle, n’a pas à être celle de ton enfant, ses enjeux ne doivent pas être les tiens (on en parle en consultation ?)
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